(sandro) coffee break ►

Citation :: crédits : bedshaped & lovely kitty

Le souffle court, Stella coupe le chrono de sa montre qui se signale par un bip aigu et continue de trottiner avant de finalement poser ses mains sur ses genoux et de souffler un peu. Elle a couru une quinzaine de kilomètres et ses poumons la brûlent mais c’est une sensation agréable qu’elle apprécie. Celle qui prouve l’effort qu’elle a fait. Ca et la sueur qui lui coule le long du dos et qui fait coller désagréablement sa brassière contre sa peau. Elle se met à marcher et passe une main dans ses cheveux attachés en une queue haute. Ca fait du bien. Vraiment du bien pense-t-elle. Tous les matins elle se fait un jogging – généralement sur la plage pour profiter de l’air marin salé – et elle ne se sent jamais aussi en forme qu’après. Ou sinon, après le sexe. L’un ou l’autre. Elle s’est arrêtée à deux trois maisons de chez elle pour décompresser un peu. Elle marche tranquillement, profitant du soleil qui danse sur son visage rouge d’effort. Lorsqu’elle cherche ses clés, elle entend un bruit derrière elle et se retourne. Elle voit sa voisine sortir, prête pour aller courir un jogging. Elle lui fait un signe de la main et l’autre prend cela comme une invitation pour papoter un peu avant d’aller courir. « Beau temps pour courir n’est-ce pas ? » « Il fait toujours beau pour courir. Même quand il pleut. » L’autre éclate de rire et Stella se contente de sourire poliment, sachant très bien qu’il peut pleuvoir à verse, elle ira quand même faire son tour. « Je ne sais pas comment tu fais pour courir sans musique ? » « La musique c’est soit pour ceux qui ne savent pas être seuls avec leurs pensées ou ceux qui ne savent pas courir. Parfois les deux. » ajoute-t-elle vicieusement. Et sur un dernier sourire, elle fait tourner la clé dans la serrure et rentre chez elle. Stella se débarrasse de ses chaussures d’un coup de pied bien placé, se promettant de les ranger plus tard alors qu’au fond, elle sait très bien que le rangement et elle, ça a toujours fait deux et qu’elle est capable de s’étaler sur la moindre petite surface. Elle se sert un verre de jus d’orange, en boit une gorgée et va se planter devant sa fenêtre tout en allumant son portable. Un texto de son fiancé pour lui souhaiter une bonne journée qui la fait sourire. Aujourd’hui, elle ne travaille pas mais son homme si. Pour changer pense-t-elle. Son père le faisait trop travailler de son point de vue. Il y a aussi un texto de Sandro, son meilleur ami qui lui propose un café. Elle pose son verre et appuie sur la touche verte lançant l’appel. Au bout de quelques sonneries il décroche. « Eh, je reviens de courir. Je prends une douche et on se retrouve dans une demi-heure au café, notre table habituelle ? » Elle écoute sa réponse, sourit et reprend. « Ok, à toute Meyers. Je t’aime. » Elle chantonne les derniers mots de sa voix perpétuellement joyeuse et raccroche. Elle se déshabille, sème ses affaires jusqu’à la douche et se lave sous une eau à température moyenne comme elle aime. Vingt minutes plus tard, elle est prête. Ses cheveux encore humides tombent dans son dos. Elle a mis une robe blanche légère, des ballerines plates – parce que si elle trouve les talons jolis, quand on est monitrice et qu’on s’occupe d’enfants, ce n’est certainement pas le plus pratique – et finit son jus d’orange. Elle attrape ses clés, son sac, vérifie qu’elle a ses papiers et son portefeuille et part en claquant la porte. Le voyage en voiture n’est pas long, la circulation tranquille. Elle se gare rapidement devant le café et rentre à l’intérieur. Elle se dirige aussitôt vers leur coin habituel et repère Sandro qui est déjà là. Elle lui sourit. « Salut beau gosse. Tu vas bien ? » Elle lui claque un baiser sur la joue s’assoit et se relève deux secondes plus tard. « Je meurs de faim, bouge pas je reviens. » Elle se dirige vers le comptoir et attend qu’on s’occupe d’elle. « Un latté au caramel et un muffin au chocolat s’il vous plait. » Sa commande arrive vite et elle mord avec appétit dans la pâtisserie. Elle revient vers Sandro et se réinstalle, gigotant un peu, bien incapable de rester en plus une minute. « Leurs muffins sont trop peu. » Et elle croque à nouveau dedans. Même si Stella semble être un petit bout de femme, elle peut manger facilement pour trois. « Alors quoi de new ? »

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Dimanche matin. 7h51. Appartement de Sandro.
Petit à petit, j’ouvris les yeux. Un flot de lumière se déversa dans ma chambre à coucher. Mes paupières, encore alourdis par le sommeil, s’ouvrirent lentement. D’un geste las, je caressai les draps, encore tièdes. Les rideaux valsaient au rythme du vent. La quiétude matinale.

Je me tirais du lit, à contrecœur. J’adorais flâner le matin. Faire la grasse matinée était un luxe auquel j’adorais m’adonner. Un petit plaisir simple. Or, aujourd’hui, j’avais envie d’en profiter, la journée s’annonçait des plus ensoleillée. J’allais très certainement pouvoir capturer quelques clichés et cette abondance de lumière tombait à point. Qui plus est, j’avais envie de d’illuminer encore plus cette journée alors je saisis mon téléphone portable et envoya un message rapide à Stella.

Je filais sous la douche, ce que je pouvais adorer la sensation agréable du jet d’eau chaude sur ma peau, je pouvais y rester des heures. Quelques minutes plus tard, j’étais sorti et j’enfilais des vêtements confortables. Elle répondit rapidement à mon message. Elle devait probablement revenir de son jogging matinal. La sonnerie de mon portable retentit et je mis quelques instants avant de le retrouver, sous mes couvertures. « Parfais, à tout de suite » claironnais-je d’une vois enjouée. Selon son appel, j’avais au moins une bonne trentaine de minutes avant qu’elle ne vienne me rejoindre. C’est alors que je mis à la recherche de mes clés. Rien. Niet. Nada. Mes clés ne se trouvaient nulle part, j’avais beau chercher partout dans ma chambre, elles n’y étaient pas. Bordel. À quel endroit j’avais bien put laisser ces fichues clés. Quelques instants plus tard, je les vis accrochées, m’attendant là, sagement.

J’ouvris la portière de ma Volkswagen, repositionnais les lunettes de soleil sur mon nez et, j’étais fin prêt à me rendre au Kennedy’s café.

Cinq minutes plus tard, j’étais à l’intérieur, me dirigeant tout droit au fond du café, à notre table habituelle. Un chaï latté frappé à la main ainsi qu’une brioche à la cannelle, je m’affairais déjà à feuilleter le journal. Quelques instants plus tard, je vis une tête brune se faufiler à travers les tables pour se poster devant moi, flanquer un baiser sur ma joue avant de presque aussitôt se relever pour se diriger au comptoir. « Hey salut toi » ai-je simplement eu le temps d’ajouter, avant de la voir disparaitre à travers la file de gens. Je souriais lorsqu’elle dévora la pâtisserie, presqu’en une seule bouchée. « Toujours la même routine, et toi ? » ajoutais-je d’un ton las. Ma vie manquait un peu de piment ces derniers temps, je devais dire, en toute honnêteté.