❝life is too short to wake up in the morning with regrets ❞ sandroMEYERS.

First date, Bryce&Sandro, phone conversation.

---

Citation :

J’étais nerveux. Le trac m’envahissait, il m’électrisait, du bout des orteils jusqu’à la racine de mes cheveux. Ce que je pouvais être stupide de trembler de tous mes membres juste à la simple pensée de passer un coup de fil. Pourtant, il n’y avait rien de sorcier. Au contraire. Or, je n’y pouvais rien. Rien qu’à y penser ma lèvre inférieure tremblotait. J’emplis mes poumons d’une bouffée d’air fraîche et saisis mon portable. Mes doigts enfoncèrent les touches, un peu maladroitement. La première sonnerie retentit et mon cœur bondit. Expire, inspire.

❝SANDRO❞ Sandro à l’appareil. Lançais-j en décrochant le combiné, un peu trop solennel comme introduction, je devais avouer que ce n’était pas ma meilleure entrée en la matière, loin de là. Je devais impérativement me détendre.
❝BRYCE❞ Ici Bry dix quatre, rétorqua-t-elle, amusée. Immédiatement lorsque j’entendis sa voix mielleuse, sereine et enfantine, je me calmais, illico presto. Meilleur remède que le yoga.
❝SANDRO❞ Ah Bryce! Répondis-je sur un ton enthousiasme, trop, peut-être.
❝BRYCE❞ Qui a-t-il de nouveau ? S’empressa-t-elle d’ajouter, histoire de meubler la conversation.
❝SANDRO❞Pas grand-chose. La cuisine habituelle! Affirmais-je d’un ton las, ce qui laissait présager qu’une question brûlait mes lèvres.
❝BRYCE❞ J’adore les hommes qui cuisinent.
❝SANDRO❞ C’est tout moi. Un tablier accroché aux hanches et de petits plats qui mijotent dans le four, répliquais-je sur une note d’humour.
❝BRYCE❞ Je visualise tout à fait, commenta-t-elle, accompagné d’un rire candide, elle imaginait très bien la scène, j’en étais certain.
❝SANDRO❞ Alors, quand est-ce que je vous invite à sortir ? Lâchais-je, comme un bombe, droit au but. Aucun détour, aucune joute verbale, rien que la pure simplicité. En effet. Mais c‘était ma devise. Toujours être direct. Ainsi deux possibilités s’offraient à moi, soit, elle refusait, catégoriquement, soit elle acceptait, ce que je souhaitais ardemment.
❝BRYCE❞ Je suis assez flexible, évoqua-t-elle, sur un ton se voulant désinvolte, laissant sa phrase en suspens. Rien que pour me faire languir. Elle était passée maitresse dans cet art. Ses paroles me laissèrent pensif. Assez pour m’interroger sur ce que tout cela voulait dire. Comment interpréter son discours. Car, à vrai dire, je ne connaissais pas ses intentions à mon égard. Ni ce qu’elle pensait de moi. En revanche, je connaissais les miennes. Nobles et sincères. Comme toujours. Digne d’un preux chevalier, ce que j’étais, en toute modestie.
❝SANDRO❞ Intéressant, la taquinais-je, mais gardons ça pour plus tard, d’accord ? Dites-moi plutôt quand vous êtes libre?
❝BRYCE❞ C’est malin.
❝SANDRO❞ Ce soir, m’enquis-je, sur un ton inquisiteur, j’espérais qu’elle allait dire oui, tout mon être le souhaitait. Je crois que même mes doigts de pieds se croisaient à l’instant même, afin d’attiser la chance. Ne sait-on jamais. J’avais perdu cette satanée patte de lapin, depuis quelques jours déjà, alors m’en remettre au destin, pas question.
❝BRYCE❞Je suis tout à vous, déclara-t-elle, sur un ton joyeux. Amen.
Irrévocablement, elle me mystifiait. Elle tenait, à la fois, un discours circonspect et bourré de sous-entendus. Comment pouvais-je la décoder ? Elle était énigmatique. Oui. Maintenant qu’elle avait acceptée, il ne restait plus qu’à dissimuler mon stress et empêcher mon cerveau de dire des âneries. Plus facile à dire qu’à faire.

La baguetterie, Cora&Sandro, taking a coffee.

---

Citation :

Cora et moi avions l'habitude de prendre régulièrement rendez-vous pour aller déjeuner ensemble ou bien simplement prendre un café pour se raconter des trucs, pour la plupart, anodins de notre vie. Ça me faisait du bien. Nous étions très proches. Elle est ma voisine et ma meilleure amie depuis aussi loin que je me souvienne. Enfant, nous étions toujours pendus aux bras de l’autre, jamais l’un sans l’autre, à faire les pires bêtises, un sourire espiègle scotché au visage. D'entrée de jeu, elle me lançait l'une de ses tirades, directes, j’avais à peine eut le temps de prendre une gorgée de mon cappuccino qu’elle me balança ses sornettes à la figure. Bam, c’était son truc.

❝CORA❞ Ça crève les yeux que tu en pinces pour cette nana! Confiante, sourire triomphant décorant son visage, elle était on ne peut plus sure de ce qu’elle avançait et je détestais quand elle avait ce regard.
❝SANDRO❞ Non, mais tu délires, ma pauvre! Ce à quoi, je m’esclaffais, de plus belle.
❝CORA❞ Allez avoue mec, crache le morceau! Rétorquait-elle, l’air sérieuse.
❝SANDRO❞ Eh puis quoi encore, je croquais ma brioche à pleine dent en la désignant du menton.
❝CORA❞ À d’autres, oui, moi je te connais trop mon vieux!
❝SANDRO❞ « juste des amis », tu connais ?
Elle osa surenchérir - et elle y prenait un malin plaisir à voir sa tête - sur différents faits et gestes qui, selon elle, était un gage de mon affection pour Bryce. Notamment les sourires que j’esquissais à chaque fois qu’elle m’envoyait un sms ou faisait une blague idiote à laquelle je m’esclaffais, comme un idiot.

❝CORA❞ Je continue ou tu en as assez ?
❝SANDRO❞ Vas s'y, fais toi plaisir!
Comme prévu, elle déblatéra une suite de preuves tirées de son raisonnement, qui selon elle, était suffisant pour me prouver que j’avais tort et elle raison.. Je regardais par la fenêtre, ennuyé, me concentrant uniquement sur un cabot errant plutôt que sur ses paroles, tandis qu'avec de grands gestes ainsi que des paroles qui dépassaient un peu les bornes, elle stoppa net puisqu’elle vit qu’elle monologuait.

❝CORA❞ Arrête un peu Meyers, c’est plus qu’évident, en tant que femme, je t'ordonne de me dire la vérité, en vertu des liens sacrés du mariage, tu peux quand même m'obéir!

Elle adorait la ramener celle-là. L’année de mes huit ans, m’étant fait corrompre à coup de dragibus, j’avais été forcé de satisfaire les besoins matrimoniaux de ma sœur, ce jour-là, elle nous a sacré mari et femme, avec de fausses bagues mangeables, sous le portique des balançoires. Je n’osais pas ajouter quoique ce soit, sachant pertinemment que ce serait inutile puisque dès que j’ouvrirais la bouche, elle se précipiterait pour me clore le bec avec ses arguments à la con.