Sujet: (winnie) now i'm paralyzed still stuck in that time when we called it love. (délai mardi) Mer 1 Aoû - 10:27
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winnie-lisea ivanny zadig ✮ harper
✮ PRÉNOM :Quatre prénoms. La jeune rouquine a hérité à sa naissance de quatre prénoms peu commun et, qui selon elle, frôle le ridicule. Souvent humilier, ridiculiser, critiquer pour le choix de ses paternels, la jeune fille leur en voulait beaucoup. Pour ne pas dire énormément. Née d’une mère porteuse, le choix de ses prénoms revient à ses deux parents, Loàn et Michael. Deux jeunes hommes à l’époque, loufoques et délurés à souhait. L’un était artiste peintre, l’autre était scénariste et producteur de long métrage et de film d’animation. Lorsque l’on sait cela, ce n’est plus de la moquerie que l’on a envie d’infliger à cette jeune femme, c’est la pitié. La compassion. Winnie était le prénom qu’elle devait porter quotidiennement, bien qu’en réalité, sur ses papiers d’identités, Winnie est affublé d’un autre prénom, plus doux, plus sage. Moins ridicule. Winnie-Lisea. Pourtant, elle n’en restait pas moins Winnie. Winnie par-ci, Winnie par là. Elle aurait aimé leur crier que Winnie n’est pas son prénom. Que son prénom n’était que Winnie-Lisea. Seulement les gens se moqueraient. Ivanny fut son troisième prénom. Plus basique mais très peu connu, ce prénom est un souvenir des îles. De l’ïle Maurice pour être exact. Loàn était né là-bas avant qu’il ne déménage à Mason Grove avec sa mère. Zadig est le prénom que Michael a choisi, lui qui voulait un fils. Fils qu’il n’aura sans doute jamais. ✮ NOM :Sa mère biologique, âgé de quinze ans, portait le nom Rhodes. Elle aurait dû le porter, comme chaque enfant lors de sa naissance. Elle a hérité du nom de sa famille adoptive, Harper. Elle ne l’aime pas, le déteste. Tout comme elle déteste les membres de cette famille. Pour elle, Loàn et Michael ne sont pas des gens biens.✮ ÂGE :Elle est née le onze septembre mille neuf-cent quatre-vingt huit, elle est âgée de vingt-trois ans et prendra donc vingt-quatre ans dans un peu plus d'un mois. ✮ SIGNE ASTROLOGIQUE:Winnie étant née au mois de septembre est donc vierge. Il ne s’agit que d’un signe astrologique. Elle ne compte plus le nombre de fois où, les gens … les garçons ont ri de ce détail insignifiant. Ce signe n’est qu’une étiquette ou un moyen de lire des idioties dans les horoscopes des magazines féminins. ✮ ACTIVITÉ PROFESSIONNELLE :Winnie est une personne multifonction. Par peur de rester inactive pendant quelques minutes, elle travaille énormément. Elle est à la fois écrivain, professeur au lycée de la ville et bénévole dans l’association Katerina. Chaque moment passé à travailler est un moyen pour elle d’oublier son passé et toutes les épreuves qu’elle a dû traverser. Elle a déjà écrit deux romans qu’elle n’a toujours pas eu le courage de présenter à des éditeurs du pays. Elle ne parle jamais de ce côté artistique et créatif qui est en elle depuis la nuit des temps, à vrai dire, seul Samuel le connaissait. C’est en hommage à lui qu’elle continue à écrire. Au lycée, elle enseigne la littérature, passionnée par ce cours lorsqu’elle-même y était, la libération du poste après ses études était une opportunité à saisir et elle ne l’a pas manqué. Elle aime faire découvrir à ces jeunes la profondeur d’une œuvre, leur faire ressentir un sentiment différent que l’ennuie. Son rôle n’est pas de leur remplir le cerveau avec des choses inutiles, non, ce qu’elle veut c’est qu’il sorte plus mature de sa salle, qu’ils aient appris quelque chose en une petite heure de classe. Et elle sait que pour certain, ça marche. Elle enseigne depuis deux ans maintenant et elle s’y plait. Son travail de bénévolat est pour elle une chance de montrer qu’elle peut aider n’importe qui. Elle aime s’y rendre chaque jour pour apporter à ces personnes ce dont ils ont besoin.✮ SITUATION AMOUREUSE :Winnie n’a eu qu’une relation amoureuse dans sa vie. La plus belle selon elle mais aussi la plus douloureuse. Il s’appelait Samuel, Sam pour ses proches. Ce n’était pas le garçon le plus beau, ni le plus populaire. Il était intelligent mais personne n’avait su l’encourager dans ses choix. Personne sauf Winnie. Leur histoire a commencé au lycée alors qu’il était en deuxième année. Elle s’est terminée en dernière année. Une unique chose pouvait les séparer, il s’était fiancé, il parlait de bébé. Une seule chose a pu les séparer. La mort. Ils étaient tous les deux, se rendant dans un restaurant à la fois chic et bon marché pour fêter leur diplôme en amoureux. Un homme est sorti de nulle part, tirant deux balles, les visant tous les deux. Elle s’en est sortie contrairement à lui. Depuis, Winnie a toujours refusé les relations amoureuses. Elle n’en veut plus, elle n’y croit plus. Elle se considère comme blessée par la vie. Rien de plus et ne sera rien d’autre. ✮ ORIENTATION SEXUELLE :Winnie est hétérosexuelle. Du moins, elle n’a eu qu’une unique relation dans sa vie, c’était avec un homme. C’était avec Samuel. Depuis sa mort, il ne s’est rien passé. Ni avec un homme, ni avec une femme. Cela fait maintenant six ans. Elle s’attend à recevoir le surnom de vieille fille dans très peu de temps. Elle s’en moquera. Personne ne remplacera Samuel, personne. Le jour où elle trouvera celui qui sera la rendre aussi heureuse que lorsqu’elle était avec lui, elle n’hésitera pas. Ce n’est pour ça qu’elle oubliera son premier amour. ✮ TRAITS DE CARACTÈRE :Quiconque la verra se retournera sur son passage. D’une beauté naturelle, Winnie est une jeune femme que l’on remarque facilement, sa chevelure rousse n’y est pas pour rien. Son sourire étincelant et pourtant si triste ne la quitte que rarement. Douce et belle, elle n’est pourtant pas celle que l’on croit. Ce qu’elle laisse paraître n’est qu’une façade. Un mur qui cache un mal-être permanent. Sa tristesse, sa colère, elle les cache aux yeux de tous. Par peur de passer pour la fille la plus triste au monde. Par peur qu’on ne l’apprécie plus. C’est une personne fragile, brisée par la vie malgré tout. Trop naïve, elle a longtemps cru que la vie était belle. Cela lui a joué des tours. Sans s’en rendre compte, sa naïveté lui a gâché la vie. L’a rendu haineuse d’elle-même. Rêveuse, elle rêve d’un avenir meilleur, de se relever, d’avancer. Elle ne sait pas si elle y arrivera un jour. Tous ses espoirs de petite fille ont été réduits avec le temps. Fragile, elle ne le montrera pourtant pas, elle restera forte et ne craquera que trop peu devant autrui. Elle pleure souvent lorsqu’elle est seule. Sa force est un atout qu’elle tente de conserver malgré sa fragilité et sa sensibilité. C’est une jeune femme réservée qui ne s’ouvrira pas à n’importe qui. Elle a cette part de mystère qui fait d’elle quelqu’un d’attirant et pourtant, elle n’en dit rien. Gardant pour elle, ce qu’elle pense important, dévoilant le futile. Winnie est une femme très mature et très autonome. Elle se débrouille seule et réagie comme si elle avait plus de trente ans de vie et d’expérience. Curieuse, elle reste à l’affut de toutes les nouvelles informations qui pourraient apparaitre. Elle est lunatique. Elle change d’humeur régulièrement bien que cela ne se perçoive pas aux premiers abords. Très modeste, elle fera tout pour contredire les compliments. Serviable, elle aide et aime aider. Très désordonnée, ses quelques amis ont beaucoup de mal à la supporter ou à vivre quelques temps avec elle. Même ses colocataires n’y arrive que trop peu. Elle ne sait pas ranger et déteste cela. Franche, elle dira ce qu’elle pense sans aucune crainte. Attentionnée, elle fera attention a énormément de chose. Tout ce qui lui est précieux.✮ AIME :les animaux, en particulier les chiens ; écrire ; lire ; transmettre sa passion pour la littérature ; la pluie ; la montagne ; aller sur la tombe de samuel ; se laver les dents ; la musique classique ; les promenades au bord de lord ; travailler ; manger ; les films et séries à l'eau de rose ; Harry Potter ; le shopping ; ses quelques amis ; apprendre de nouvelles choses ; aider ; avoir une alimentation équilibrée. ✮ AIME PAS :la viande ; les fast food ; le coca-cola ; répondre au téléphone ; ses pères ; la vie ; les musiques bruyantes et agressives ; les hôpitaux ; les films de science-fiction et d'action ; les touristes ; s'ennuyer ; la cigarette ; les plats surgelés ; la foule ; les insectes ; les gens heureux ; l'amour ; la violence ; le machisme ; les feignants✮ GROUPE :les damoiselles.
✮ PRÉNOM :écrire.✮ PSEUDO :sur les sites comme bazzart ou prd, je répondrais au nom de tinker.bell, je crédite mes créations sous tinkerbell mais irl je me présenterais plutôt comme pixie. ✮ ÂGE :j'ai 18 ans, j'suis vaccinée, j'ai mon bac, j'aurais ma première fiche de paye en septembre ... j'ai pas le permis. x)✮ RÉGION :j'vis au pays des BN .✮ OÙ AS TU CONNU BTL ? :sur facebook, je l'ai trouvé super beau et on me l'a proposé dans ma recherche.✮ COMMENTAIRES :j'espère m'intégrer comme il se doit parce que le forum est beau. ✮ AVATAR :holland roden
Dernière édition par Winnie-Lisea I. Z. Harper le Jeu 2 Aoû - 21:22, édité 10 fois
Sujet: Re: (winnie) now i'm paralyzed still stuck in that time when we called it love. (délai mardi) Mer 1 Aoû - 10:28
when the fog rolls in
TU CROIS AU COUP DE FOUDRE ? ? Longtemps j'y ai cru. Longtemps j'ai cru qu'en un seul regard je pourrais tomber amoureuse de celui qui ferait éternellement battre mon coeur. Et je peux le dire, oui, je l'ai vécu. Une seule et unique fois. Samuel. Il est le seul garçon que j'ai aimé, le seul qui a su me comprendre, me donner l'amour que j'attendais. Malheureusement, c'est bien la seule fois où j'ai eu l'occasion de ressentir ce sentiment à la fois magique et merveilleux. Sentir ces papillons virevoltaient dans mon estomac, sentir ma gorge se nouer, sourire avec béatitude. J'aimais profondément Samuel et jamais son amour ne m'a quitté. Ni la bague qu'il m'a offerte qui orne toujours mon doigt. QUELLE EST LA CHOSE LA PLUS ROMANTIQUE POUR TOI ? : Chaque geste peut avoir une signification romantique. Qu'importe la manière dont il est fait, l'intention est la seule à avoir de l'importance dans tout ça. Certains gestes le seront plus que d'autres, mais rien n'enlèvera la pensée première de la personne qui fait ce geste. Cela pourra être une rose rouge, un cadeau, un simple bisou, un mot doux... n'importe quoi. Il n'y a rien qui soit plus romantique que la personne lui même, je pense. QUE REPRESENTE LE MARIAGE SELON TOI ? Dans la vie d'une femme le mariage représente énormément. Dans la mienne, il ne représente plus grand chose. La désillusion d'un bonheur parfait, sans doute. Le mariage est une union sacrée, scellée de deux anneaux. Ils montrent un amour sincère et réciproque. Cette union est une preuve d'amour ou une envie de porter de beaux habits. J'ai longtemps rêvé de me marier avant de voir qu'il n'y avait pas besoin d'une cérémonie et d'une robe de princesse pour déclarer son amour à quelqu'un. C'EST QUOI TES PÉCHÉS MIGNONS ? Certains diront le chocolat, moi pas. D'autres diront les bonbons, moi pas. Je ne suis pas sûre d'en avoir. J'aime certaine chose que je pourrais considérer comme tels. Il est vrai que j'adore manger. Plus la nourriture est saine et bien cuisiné, plus j'en ai envie. Après, je dirais, mon côté artistique avec l'écriture. Mais je n'irais pas plus loin. Parce que j'aime autant manger qu'aller me promener. Et j'aime autant écrire qu'enseigner. QUE PENSES TU DE MASSON GROVE ET SES HABITANTS ? J'ai toujours vécu ici, je n'ai jamais quitté la Louisiane. Jamais. Et je ne le ferais certainement pas. J'aime cette ville, j'aime cet endroit. J'aime l'histoire de notre Etat. Les habitants sont tous différents, comme partout je suppose. Certains sont agréables, d'autres le sont moins. Je ne me suis jamais plainte jusqu'à présent et je pense qu'il n'y a que deux habitants que je pourrais considérer comme néfaste. Loàn et Michael, mes pères. De véritables vermines. COMMENT TE VOIS TU DANS DIX ANS ? : Je n'en sais rien. Sincèrement. D'un côté, j'aimerais être mariée, avoir des enfants, d'un autre, je m'imagine déjà vieille fille entourée d'animaux. Depuis plusieurs années maintenant, depuis la mort de Samuel, j'ai tendance à vivre au jour le jour. Qui sait si un malade mental ne viendra pas me tirer dessus ? Personne. Je ne veux rien prévoir, j'avance doucement. La vie est tellement courte que prévoir l'avenir est inutile. Je serais ce que je suis dans dix ans.
50 ways to say goodbye
Un taxi au couleur des Etats-Unis roulait à toute allure dans les rues de Masson Grove. Le temps ne s'y prêtait pas, il pleuvait en ce onze septembre. De larges trombes d’eau mouillant chaque personne qui osait s’aventurer hors de leur maison. Avec un temps comme celui-ci, les rues semblaient déserte, seuls quelques courageux s’étaient munis d’un parapluie pour faire les courses, aller au pressing, sortir le chien. Et pourtant, ce n'était pas la préoccupation première de cette jeune femme à l'arrière du taxi, hurlant à la mort à chaque contraction. Seule, elle n’avait que quinze ans. Quinze ans et elle allait mettre son premier enfant au monde. Elle se souvenait encore du jour où elle avait annoncé au jeune garçon qui avait causé cette grossesse accidentelle. Elle se souvient de son regard, de sa haine. Du déni. « Ce n’est pas possible. Tu racontes n’importe quoi Lila. » Malheureusement, non. Elle ne savait que faire, ne voulant pas avorter. Les mois ont passé, elle devenait celle que l’on regardait de travers. Que l’on humiliait verbalement. Qu’avait fait le père de l’enfant ? Il l’avait défendu. Après plusieurs mois, sept pour être exact, il s’était rendu compte de son erreur. Il n’en voulait pas, il en était certain. Lila non plus. Elle était bien trop jeune pour s’occuper d’un enfant. D’un bébé. Elle voulait devenir professeur de littérature, pas mère au foyer. « Qu’est-ce qu’on va faire, Jamie ? » Le temps leur était compté. Deux mois pour trouver une solution. Et pourtant, ce jeune garçon aux allures rebelles savait quoi faire. Il le savait. « Le faire adopter. Ce bébé sera bien mieux dans une famille qu’avec nous. On est trop jeune … » Il avait raison. Ils rendraient heureux un jeune couple dans l’incapacité d’avoir un enfant. Lila s’était attachée à ce petit être qui avait grandi dans son ventre, seulement, il comprendrait un jour, à quinze ans, on ne peut pas élever un enfant. A quinze ans, on est censé étudier. S’amuser. Vivre. Elle et Jamie ont fini par trouver un couple d’homosexuel, Loàn et Michael. Ils étaient l’idéal. Ils deviendraient les parents de ce bébé dans quelques semaines à peine. Et pour Lila, c’était aujourd’hui, en ce onze septembre qu’elle donnerait vie à ce nouveau-né. Jamie l’avait rejointe. Il lui avait promis qu’il serait là, à ses côtés. Qu’étaient-ils tous les deux ? Eux-mêmes ne le savaient pas. Ils s’aimaient beaucoup, mais leur fierté était si grande qu’aucun des deux n’oserait quoique ce soit. Et pourtant, ils étaient là, ensemble, dans cette salle d’accouchement. Loàn et Michael attendait dans le couloir, les infirmières étaient au courant. « C’est une fille, mademoiselle. » Elle était belle. C’était son bébé. Ce petit corps qu’elle tiendrait dans ses bras dans quelques minutes, elle venait de le mettre au monde. Epuisée, elle pleurait. De joie et de rancœur. Elle aurait dû le garder, elle s’en rendait compte. Et ce bébé portera de drôles de prénoms choisis par ses parents adoptifs. Elle s’appellera : Winnie-Lisea Ivanny Zadig Harper. Pour Lila, c’était un choc de se séparer d’elle. De la voir des prénoms qu’elle n’aimait pas. Elle n’avait pourtant plus le choix. Elle ne pouvait plus reculer. Sa fille n’était plus la sienne. Winnie a grandi entouré de deux hommes aimant. Bien qu’en grandissant, le manque d’une mère la tourmentait, elle savait qu’une femme dans cette ville était sa mère. Laquelle ? Elle n’en avait pas la moindre idée. Et pourtant, elle le savait. Parfaitement.
La journée était chaude, juin semblait vouloir achever les habitants de la petite ville de Louisiane. Winnie quittait le lycée sous les humiliations des filles les plus populaires du lycée. Elle les haïssait plus que tout au monde. Elle courrait presque, voulant rentrer chez elle le plus vite possible. Elle n’en pouvait plus. Son prénom lui avait causé toutes les misères du monde jusque-là. Dès son entrée au lycée, il y a presque un an, elle avait été le bébé, l’enfant, la gamine des premières années. Subissant humiliation, elle se sentait de plus en plus ridicule. « Tu devrais pas t’occuper de ses filles. » Elle sursauta, s’arrêtant immédiatement. Cette voix lui était parfaitement inconnue. « Elles sont idiotes et ne pensent qu’à leurs pompons. Tu ne devrais pas les écouter. » Il semblait gentil, sa voix était rassurante. Douce et pourtant rauque. Jamais un garçon ne lui avait parlé auparavant. Pas comme cela du moins. Il n’y avait aucune envie d’humiliation dans sa voix. Winnie sentait qu’elle pouvait se retourner en tout confiance et c’est ce qu’elle fit. Lorsqu’elle le vit, l’évidence la frappa. Il n’était pas comme les autres. Il ne portait pas de tenue de sport, il ne portait pas de cuir ou des vêtements de marque. Il était comme elle. « Winnie-Lisea, c’est ça ? » Elle acquiesça, timidement mais aussi surprise que quelqu’un l’appelle par son prénom entier. « Je suis Samuel, enfin, mes amis m’appellent Sam. Je suis dans ton cours de littérature. » Elle souriait. Samuel, Sam … qu’importe. Elle se sentait pousser des ailes. Pour une fois, elle pouvait le dire, le statut de gamine de première année lui allait bien. Elle en était presque fière. « J’aime beaucoup ton prénom, tu sais … » Elle se mit à rougir. Ridicule n’est-ce pas. « J’ai vu que tu étais douée en littérature, j’ai un devoir à rendre pour demain … le dernier du trimestre et je ne voudrais pas avoir une sale note … tu m’accorderais ta soirée pour m’aider ? » Winnie était la meilleure de sa classe en littérature. Pour cause, bien qu’elle ne le sache pas, sa mère biologique était son enseignante. Elle lui avait donné des cours particuliers après la classe, à la fois pour en savoir plus pour elle mais aussi pour lui transmettre ce gout qu’elle avait pour les livres. En quelques semaines, elle était devenue l’élève la plus douée en littérature. Elle en était fière. Elle adorait cette matière. « Je … d’accord. C’est le devoir qu’on devait rendre hier, non ? » Qu’elle avait rendu en première, comme d’habitude. « Miss Rhodes m’a donné deux jours supplémentaires. » Elle était parfaite, ce professeur avait le cœur sur la main et Winnie l’appréciait beaucoup. C’est ainsi que Samuel et Winnie se sont rencontrés. Ou du moins, c’est en ce jour chaleureux de juin qu’ils ont appris à se connaitre. Qu’ils ont discuté pour la première fois. Leur histoire d’amour a commencé quelques semaines plus tard, alors que les cours se terminaient pour laisser place aux vacances. Et elle a duré, jusqu’en dernière année. Jusqu’à la fin.
Lorsque le lycée arrive à sa fin, chaque élève se sent grandir. La faculté approche, l’immaturité doit rester dans les vieux casiers. On grandit. On change. La petite rousse que l’on traitait de gamine est devenue major de sa promotion, récoltant les meilleures notes et de loin. Winnie-Lisea était au sommet du bonheur. Samuel, son fiancé et elle entreraient dans la même école l’an prochain, il avait décidé de rester ici, à Masson Grove. Ensemble, ils étaient plus forts. Ensemble, ils s’étaient promis de tout faire. Sam décrocherait la lune s’il le pouvait, juste pour celle qu’il aime. Winnie, elle, donnerait tout ce qu’elle a pour le rendre heureux. Ils s’étaient tout offerts. Leur premières fois, leur premier baiser, leur premier tout. Ils formaient le couple le plus envié de tout le lycée. Peut-être même de toute la ville. Ils étaient unis, ils étaient beaux. Il fallait les voir pour le comprendre. Pour admirer la beauté d’un tel spectacle. Pour les plus populaires, ils n’étaient plus des idiots. Ils étaient la perfection. Winnie avait trouvé une place parmi ceux qui étaient étiquetés du nom « surdoués » ou « intellos ». Elle n’était plus la jeune fille que l’on humilié. Aujourd’hui, les diplômes avaient été remis. Winnie avait pu faire un discours aussi émouvant que brillant. Elle avait été acclamée. « Parce que nos années lycées resteront à jamais gravés dans nos mémoires, j’aimerais remercier chaque élève pour m’avoir montré qu’il ne suffit pas d’être belle et populaire pour avancer dans la vie. Qu’il ne suffit pas d’être sportif ou riche pour réussir. Que les apparences ne comptent pas. J’aimerais remercier ces élèves qui longtemps m’ont humilié parce que je n’avais pas le prénom idéal, que je ne portais pas les vêtements de grand créateur, que je n’avais pas de mère. Sachez que vous m’avez fait grandir et que grâce à vous, j’ai trouvé à la fois des amis mais aussi l’amour. » Dans ce discours elle avait pu exprimer toutes ses peines, toutes ses contrariétés. Toutes ses choses qu’elle n’a jamais osé dire aux personnes concernées. Aujourd’hui, lors de cette remise de diplômes, Winnie s’est sentie libérée d’un poids qu’elle gardait depuis trop longtemps. La rancune qu’elle avait accumulée avec le temps venait de s’évanouir magistralement. La plupart des élèves sont partis fêter la fin du secondaire, Sam et Winnie avaient prévu leur soirée. Un petit restaurant tout près de chez Samuel, rien que tous les deux. Ils savaient parfaitement qu’après leur dîner, la chambre du garçon les accueillerait. « Je dois te dire quelque chose, Sam mais … » Il marchait tranquillement. Main dans la main. Winnie avait quelque chose à lui annoncer. « Mais quoi ? Qu’est-ce que tu as ? » Elle commençait à paniquer. Ce n’était peut-être pas le bon moment. Ils étaient jeunes. Ils avaient le temps. Largement le temps. Et pourtant, elle devait lui dire. Sans lui, sans son avis, elle ne pourrait rien faire. « Je … tu ne t’énerves pas surtout. » Il acquiesça, un regard perplexe malgré tout. « Je ne sais pas comment c’est arrivé, enfin, si je m’en rappelle … mais ce n’est qu’un détail … Sam, j’attends un bébé. Ton bébé. » Sa réaction a été brève. Il l’a prise dans ses bras, la serrant aussi fort qu’il le pouvait. Il était heureux. Il le savait, elle était la femme de sa vie. Il ne lui aurait pas demandé sa main sinon. « Un bébé ! On va avoir un bébé ! Si tu savais comme je t’aime. » Il l’embrassa tendrement. Avec tout l’amour qu’il avait. Et le coup fatal arriva. Dans la rue, on entendit quelqu’un criait. Des cris étranges qui ont alerté les deux jeunes gens. Tout face à l’homme, deux coups ont retenti. Ils atterrirent dans le ventre de Winnie et tout près du cœur de Samuel. Des voisins ont appelé les secours. Malheureusement, il était trop tard. Ce soir, il y a eu deux morts. Samuel et l’enfant que portait la jeune femme.
Deux ans. Cela fait deux ans aujourd’hui que Winnie a perdu Samuel et son enfant. Elle comble son manque dans l’écriture et dans ses études. Sauf ce jour-là. En ce jour d’avril, le ciel était recouvert de nuage mais la pluie ne tombait pas. Elle avait décidé de rendre visite à ses deux parents, Loàn et Michael qu’elle n’avait pas revu depuis plusieurs mois. Elle devait leur dire qu’elle partait définitivement de chez eux, qu’elle reprenait toutes ses affaires. Et ce fut certainement la plus grosse erreur qu’elle ait faite ce jour-là. Elle est arrivée dans la grande maison aux nombreuses baies vitrées. La porte était ouverte, la voiture de Loàn était garée à son emplacement. « C’est moi ! » Il était dans le salon, allongé sur le canapé. Il avait sa tête des mauvais jours, il semblait fatigué. Ivre. Drogué. Winnie n’y prêta pas trop d’attention. Elle se dirigea vers son ancienne chambre, où elle récupéra ses affaires. Quelques vêtements, des photos, des bricoles. Sa chambre était vide, elle avait quitté la maison il y a un an pour s’installer dans un petit appartement. Son sac à la main, elle allait ressortir quand Loàn a bougé. « Qu’est-ce que tu fais ? » Il avait changé. Ses cheveux étaient de plus en plus gris, ses yeux étaient rouges, ses pupilles dilatés. Sans le vouloir réellement, Winnie a fini par prendre peur. « Je suis venue chercher mes dernières affaires. » Il a saisi son bras et tout s’est enchainé si vite. Le spectacle n’était pas beau à voir. Les cris de la jeune femme ne suffisaient même pas pour alerter le voisin. Coups de pieds, coups de poings, gifles … Winnie sentait que si personne n’arrivait, il irait plus loin. Soit il la tuerait, soit il la violerait, elle n'en savait rien. Elle n’avait jamais vu celui qui l’avait élevé dans cet état. Il n’était plus comme avant. Il avait changé. Dix minutes d’horreur, à souffrir. Il la battait sans retenue. Lui hurlant dessus. La traitant de tous les noms. Elle n’avait plus la force de se débattre, elle savait simplement que si elle s’en sortait vivante, Loàn finirait sa vie en prison. Dix minutes avant que Michael ne franchisse le pas de la porte et découvre le bain de sang, l’état de sa fille adoptive qu’il aimait tant et un Loàn totalement perdu. « Qu’est-ce que tu as fait ? » Il n’avait rien pour se justifier. Rien du tout. Pour le moment, l’heure n’était pas aux explications, il fallait appeler les secours et la police. Même l’homme qui partageait sa vie depuis plus de vingt ans ne pouvait pas supporter une telle chose. Lui qui avait subi des violences durant son enfance, il ne pensait pas que l’homme qu’il avait aimé pourrait faire une chose pareille. « Tu as tout gâché pour de la drogue et de l’alcool. Ta fille ! C’est ta fille bordel ! Tu l’as élevé … qu’est-ce que sa mère dirait si elle la voyait là, gisante sur le sol … ? Hein ? » Michael était en colère. Tout près de sa fille, il tentait de faire quelque chose, elle était inconsciente. « Je te jure que si elle ne s’en sort pas, tu vivras un enfer. Et j’espère que tu croupiras en prison … tu as battu une gamine ! Ton bébé … tu te rappelles le mal qu’on a eu pour pouvoir adopter ? » Loàn pleurait, il se rendait compte de sa faute mais il était trop tard. Résultat de ces dix minutes, Winnie a passé un mois dans le coma. Elle gardera un traumatisme important de tout cela, ainsi que des séquelles irréversibles. Elle ne pourra plus faire de sport, sa colonne ayant trop souffert. Elle a beaucoup de chance de pouvoir marcher encore. Et d’être en vie après tout ça. Loàn est en prison, il est soumis à la peine fatale : la mort. Pour avoir battu à mort une femme qui plus est sa fille.
Si Winnie devait faire le bilan de sa vie, que dirait-elle ? Que sa vie est un enfer, un traquenard dans lequel elle veut sortir à tout prix. Qu’elle se sent mal. Qu’elle a peur. Constamment, elle vit avec cette peur. Cette peur qui la ronge petit à petit. Et pourtant … pourtant elle ne fait rien voir. Elle est forte, forte. Elle se bat quotidiennement. Elle se bat contre ses cauchemars. Contre son envie de mourir. Elle a perdu l’homme de sa vie, son enfant. Son père est devenu un monstre tandis que l’autre plonge son mal être dans le travail. Elle a rencontré sa mère qui était en fait son professeur de littérature. Son père biologique travaille pour l’Armée, il est en mission depuis longtemps. Elle a appris qu’elle avait une petite sœur. Une véritable petite-sœur aussi rousse qu’elle. Elle ne l’a vu qu’une fois. Elle aimerait la connaitre. Seulement, pour le moment, Winnie se renferme sur elle-même. Elle travaille sans arrêt pour oublier. Elle aimerait retrouver un amour digne de ce nom, avoir une famille. Avoir une autre vie que celle qu’elle a mené jusqu’ici.
Dernière édition par Winnie-Lisea I. Z. Harper le Dim 5 Aoû - 16:11, édité 12 fois